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La rue sans loi
Lot 2039

La rue sans loi

Estimation : 30 / 60€
Année : 1944
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Description

Edition originale.

Dubout a publié, accompagné des textes de Pierre Devaux, « La rue sans loi » en 1944.

6 ans plus tard le réalisateur Marcel Gibaud, adapte les dessins de DUbout au cinéma dans un film du même nom. On retrouve sur un rythme trépidant : le comptable Anatole, son imposante épouse Germaine dite: Fifille, le bandit Sparadra, qui habite une rue mal famée. C’est là qu’ils s’agitent dans des situations indescriptibles en compagnie d’une comtesse un peu folle, d’une vamp sophistiquée, d’Oscar le jouvenceau et de son professeur de musique, Hippolyte, campé par Louis de Funes, d’une nourrice incarnée par Jackie Sardou…

Mais revenons au livre ; « 32 dessins de Dubout commentés par Pierre Devaux » (in « La rue sans Loi »), cela nous donne à penser qu’il ne s’agit pas d’illustrations exécutées pour le texte, mais plutôt une interprétation de Pierre Devaux. Pour ce dernier, la Rue Sans Loi « c’était bien le lieu du monde pour y filer ses journées, dans le calme et le bonheur. C’était le séjour choisi pour mélanco fatigué par le schproume de la ville, par les mille tracas du bisenesse, par les fourberies des faux-frangins, par les entourloupes plutôt cradoques des arnaques dont les regorgent et crèvent, par les trahisons des souris, nos soeurs, toujours prêtes à nous carboniser d’une seul coup de leur sourire tentateur, venimeux et surtout très porté sur l’oseille » (in « La rue sans Loi »). Dubout nous donne à voir une petite ruelle dans laquelle un hôtel, « Chez Erness » semble central. Il illustre de multiples péripéties qui s’y déroulent souvent avec des personnages de prédilection, un petit monsieur, l’officier et une grosse brute, supposément Erness.

Un incontournable Dubout !

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Auteur

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Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraindra dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à coeur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).

« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit Bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.

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Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Il se passionnera pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivront des collaborations avec différents magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.

Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et créé 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).

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Rapport de condition

Edition originale. Monte-Carlo, Editions du Livre, 1944. In-folio, broché, 32 illustrations en noir et blanc, exemplaire sur grand vélin filigrané, mouillure sur toute la hauteur du dos jusqu’aux deux plats, légères déchirures sur quelques pages, 76 pages.