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L’affaire Peyrières n° XVIII
Lot 2009

L’affaire Peyrières n° XVIII

Estimation : 70 / 240€
Année : 1934
Illustration

Description

Edition originale.

Cet ouvrage est illustré par quatre représentations en noires et blanc de Dubout sur deux pages. Il s’agit de l’exemplaire portant le tirage 18/75 sur papier Alfa.

On y retrouve une première illustration d’un homme impassible avec une femme sur ses genoux, ressemblant à une prostituée, dans un petite chambre. C’est une scène d’amour consommé représentée de manière crue et particulièrement satyrique. Ce roman est une satire à clefs de la vie provinciale ; donc propice aux scènes rocambolesques…

Une seconde illustration d’une scène de bagarre généralisée dans un stade de rugby, on y voit des personnes pêle-mêle et des pancartes faisant référence à Toulouse, ses traditions culinaires notamment et son célèbre chanteur Claude Nougaro : « Visitez Toulouse, ses cassoulets… ses chanteurs… ». C’est avec humour qu’il croque des personnages en colère, débraillés, leurs visages déformés.

On observe également une illustration se référant à la corrida. Le toréador y est attaqué par la foule, ce qui déclenche un mouvement de foule entremêlant des corps en situation héroï-comiques. A côté, le taureau essoufflé et assis, regarde la scène avec désarroi.

Enfin, Dubout dessine un chanteur se faisant houspiller sur la scène. Il reçoit en gage de mécontentement de multiples débris et bien sûr une boite de conserve de «véritable cassoulet de Toulouse ».

Ces illustrations ne sont pas sans rappeler le goût de Dubout pour les représentations de personnages caricaturaux des diverses régions de la France. Il présente, avec amusement, les toulousains comme des personnages entiers, démonstratifs, et souvent bagarreurs. On note un véritable travail sur le dessin à travers les très nombreux détails et références.

Illustration

Auteur

Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraindra dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à coeur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).

« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit Bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.

Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Il se passionnera pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivront des collaborations avec différents magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.

Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et créé 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).

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Rapport de condition

Edition originale. Paris, Nouvelles Editions Latines, 1934. In-16, broché, sous plastique, XXV exemplaires sur papier pur fil, le nôtre, en tête de tirage, porte le numéro XVIII, 336pp.