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Tapuscrits du Psychiatre et Neurologue Henri EY
Lot 1041

Tapuscrits du Psychiatre et Neurologue Henri EY

Estimation : 1500 / 2000€
Année : 1947 à 1951
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Corpus de tapuscrits originaux d’un des maîtres de la psychiatrie française sur : le délire, le schéma d’un cours sur l’épilepsie et le suicide pathologique. Henry Ey est le maître de la psychiatrie française dont la postérité a reconnu sa conception organodynamiste de la maladie mentale. Ses grands traités classiques ont été précédés par les travaux de Bonneval dont il était le médécin chef de l’asile.

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Le corpus se compose de 3 tapuscrits.

T1 : Les délires, 1951, In-4 paginé de 46 à 63, bien complet du schéma coloré. Henri EY permet de redécouvrir Cotard et les chefs de file de l’école classique (cf. Foville). Il renouvelle la conception du délire en écrivant que les études cliniques dans leur méthodologie invasive ont fait perdre le sens profond du délire. « Tel est le délire comme il gît dans les pages légèrement moisies des manuels caractéristiques de cette époque. On l’a réduit en poussière pour l’offrir plus facilement aux théories mécanicistes et atomistiques. Il est maintenant si vide qu’il tend à disparaître des préoccupations des psychiatres. Ceux-ci quand ils ne réduisent pas à quelques squelettes inertes le considèrent comme « ornement superfétatoire », comme un « contenu » sans intérêt, comme un artefact, comme une boursouflure baroque, comme une contingence dont on peut tellement se passer que certains traités de psychiatrie vont au cours du siècle négliger d’en parler et que l’on entend communément certains « psychiatres » que le délire ne les intéresse pas. Cette inversion des valeurs et ce dédain si étrange pour ce qui constitue l’essence de la folie est d’autant plus difficilement explicable que… ». T2 : Note destinée à fournir un schéma et à préciser la façon dont devraient être recueillies les observations destinées à une étude de l’épilepsie, envisagée surtout dans une perspective psychiatrique chez un groupe d’épileptiques internés, sd (environ 1951), in-4 paginé de 1 à 10. Sur ce thème qui a fourni depuis l’antiquité une abondante littérature, Henri EY propose un inventaire d’un modus operandi clinique pour la compréhension du sujet dans sa globalité. Il évoque en conclusion que la technique de Gastaud sur la recherche du seuil cardiazolique et l’interroge. On peut considérer que ce texte est à l’origine d’une nouvelle façon de considérer les épileptiques indépendamment de leurs symptômes aigus ou chroniques. C’est une véritable révolution dans le monde de l’épilepsie ; avec EY on passe de l’antiquité au monde moderne. T3 : Le suicide pathologique, 1947, in-4, paginé de 1 à 24. Plusieurs réparations grossières avec de l’adhésif qui ne nuisent pas à la lecture. Encore une fois, Henri EY prend pour socle son immense érudition historique pour mieux appliquer à la description d’un fléau, ses idées novatrices. Exceptionnellement, il fournit à la fin de ce document une bibliographie des premiers travaux historiques d’Esquirol, Cazauviel (sic), Moreau de Tours et Durkheim. Cette analyse documentée lui permet de reconsidérer le suicide sans ignorer les travaux de ses ainés mais en déroutant l’habituelle conception de ce drame. Il affirme que le suicide est une pathologie qui doit faire l’objet d’un protocole de prise en charge précis. Avec EY, le suicide n’est plus une fatalité, un phénomène naturel contre lequel on ne peut rien mais un véritable champ disciplinaire d’études et de pratiques médicales.