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De la dégénérescence à la génétique
Lot 1033

De la dégénérescence à la génétique

Estimation : 50 / 150€
Année : 1950
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Un compte-rendu des journées de Bonneval dédiées à la psychiatrie, animées notamment par Henri Ey et d’autres représentants issus de la résistance et de l’opposiiton au franquisme (comme Torquelles).

Cette communication est consacrée à la théorie de la dégénérescence en passe de se faire remplacer par les courants de pensée sur la génétique et l’hérédité.

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“Duchêne, Henri (1915-1965). Médecin psychiatre français né à Sénac (Bouches-du-Rhône), Henri Duchêne fut interne des asiles de la Seine à Ville-Evrard (1938-1942) pendant la guerre et publia ses premiers articles avec Jean Dublineau. Sa thèse (1940) portait sur les troubles mentaux alcooliques, domaine dont il resta un spécialiste. Il fut Chef de clinique de Georges Heuyer (1942) à l’Annexe de Neuro-Psychiatrie Infantile de la Faculté de Médecine. En 1943, après avoir déjà reçu de nombreux prix (Prix Lorquet et Prix Jeunesse de l’Académie de Médecine, Prix Moreau de Tours à la Société Médico-Psychologique, etc.) Henri Duchêne est attaché médical au Centre de Génétique, auprès du Professeur Turpin. Il décoré de la Croix de guerre en 1944. Très proche d’Henri Ey durant sa carrière, il a fréquenté l’enseignement de ce dernier à l’hôpital Sainte-Anne pour se préparer au concours du médicat, dont il sort major en 1945. Il est nommé en 1946 médecin spécialiste consultant au service médical central de la Préfecture de la Seine, puis, en 1949, médecin chef au service de prophylaxie mentale à l’Office Public d’Hygiène Sociale. Henri Duchêne reçoit alors l’autorisation de poursuivre ses activités à l’Institut National d’Hygiène, où il est chef de section de Neuro-Psychiatrie depuis 1947 auprès du Professeur Bugnard, cumulant ainsi deux fonctions. Il déploie son activité vers la rénovation des services vétustes, comme d’autres acteurs de la réforme, qui n’aboutira qu’après sa mort avec la sectorisation de la psychiatrie publique. Son rôle dans la création de services extrahospitaliers fait de lui une figure dans la continuité d’Edouard Toulouse (créateur d’un premier service ouvert à Paris, l’hôpital Henri-Rousselle) à qui on l’a volontiers comparé : Henri Duchêne aurait supervisé la réalisation de plus d’une centaine de centres de consultation en cinq ans (1959-1963). Son activité couvre globalement le champ médico-social et poursuit les projets de l’hygiène mentale du début du XXe siècle : non seulement il joue un rôle important dans la Ligue Française d’Hygiène Mentale, mais il participe également à la création du premier Centre Médico-Psychologique (CMP) en milieu carcéral, il s’investit dans l’association SOS Amitié, il est expert de la santé mentale à l’OMS, etc. Henri Ey le choisit comme secrétaire de la rédaction du Traité de Psychiatrie de l’Encyclopédie Médico- Chirurgicale (EMC), auquel il donne de nombreux textes, comme aux revues de l’Information Psychiatrique et de L’Evolution Psychiatrique. Après le lancement du Traité de Psychiatrie (1955), Henri Duchêne obtient une bourse de l’OMS pour étudier les techniques de psychothérapie de groupe à la Tavistock Clinic (Angleterre) ; il traduit ainsi un texte fondateur sur les groupes Balint (groupes de discussion organisés entre médecins généralistes sur les difficultés rencontrées dans leur pratique et sous la supervision d’un psychanalyste) : « La formation de l’omnipraticien en psychothérapie » (1954, trad. fr. 1957). Il est aussi l’auteur de plusieurs rapports, dont « De la Dégénérescence à la génétique. Essai sur l’évolution des conceptions de l’Hérédité en Psychiatrie » avec Henri Ey (colloque de Bonneval, 1950) et « Les services psychiatriques publics extra-hospitaliers » (Congrès de Tours, 1959). Il était proche de nombreux psychiatres français de sa génération, comme Follin, Bernard, Bonnafé, Sauguet et Talairach ; il signa de nombreux articles en compagnie de Diederichs, Bailly-Salin, Paumelle et Turpin. Mort prématurément dans des circonstances controversées (son corps fut découvert dans la Seine après trois mois de disparition, la thèse du suicide fut tour à tour avancée et démentie), son activité est peu connue en dehors de la profession. Une « Association des Amis du Docteur Henri Duchêne » fut créée par ses amis et collègues psychiatres dans le but d’apporter une aide à sa famille. Son nom fut donné à un pavillon de l’hôpital psychiatrique de Sotteville-les-Rouen (Seine-Maritime) à l’initiative de Michel Audisio.”

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“Parmi ses proches, c’est à Henri Duchêne (1915-1965) qu’Henri Ey a accordé sa confiance sur le plan éditorial pour mener à terme le projet encyclopédique d’un traité de psychiatrie. Il tint à l’imposer comme secrétaire de la rédaction auprès de l’éditeur, plutôt que l’un de ses camarades d’internat (Mâle, Lacan et Rouart sont devenus psychanalystes) ou que l’un des psychiatres les plus acquis à ses idées (Charles Durand), qui néanmoins feront bien partie du Comité de rédaction avec les ténors de l’Evolution Psychiatrique. La correspondance entre Duchêne et Henri Ey est riche d’informations sur la vie savante et médicale de l’après- guerre, alors que les lettres de Lacan, Rouart et Mâle conservées dans le fonds Henri Ey sont anecdotiques (il n’est pas possible d’établir si elles ont fait l’objet d’une sélection). Duchêne est plus jeune d’une génération (de manière schématique, on peut dire qu’il est de la troisième génération de l’Evolution Psychiatrique), il a été en partie formé par Henri Ey : interne des Asiles de la Seine à Ville-Evrard (1938-1942)262, ancien Chef de clinique de Heuyer (1942), Duchêne a fréquenté le Cercle d’études psychiatriques organisé par Henri Ey à Sainte-Anne pour se préparer au médicat (dont il sort premier en 1945). Cette formation, marquée par la guerre (il est décoré de la Croix de guerre en 1944), entraîna Duchêne dans le mouvement de la rénovation des vieux asiles pendant près de vingt ans. Il est l’auteur de rapports sur la la théorie de la dégénérescence et la génétique, mais aussi sur l’assistance aux aliénés. Duchêne publie dans des revues professionnelles et syndicales, mais aussi dans Esprit263 et dans La Raison264. Il s’investit dans SOS Amitié et dans la création du premier Centre Médico-Psychologique (CMP) en milieu carcéral à la prison de la Santé. Avec Paul Bernard (1909-1995), Bonnafé, Daumézon, Le Guillant et bien d’autres, il fut l’un des acteurs de la réforme de l’hôpital psychiatrique qui conduisit à la sectorisation. Son rôle dans la création de services extrahospitaliers, en fait une figure dans la continuité de E. Toulouse. Nommé en 1949 médecin chef au service de prophylaxie mentale à l’Office Public d’Hygiène Sociale (OPHS)265, il travaille en relation étroite avec la Préfecture de la Seine. Duchêne se consacre aux problèmes de l’alcoolisme, ouvre des centres de consultation, se forme à la psychanalyse et aux psychothérapies de groupe, etc. Il signe de nombreux articles en compagnie de P.Bailly-Salin et R. Turpin. Outre son organisation des services du département de la Seine, son rôle fut important dans l’Information Psychiatrique après-guerre, comme dans l’organisation de colloques et l’animation de la vie associative.

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Dans son avant-propos, Duchêne déclare « Nous aurons à examiner les raisons pour lesquelles la génétique paraît incapable de faire disparaître de la pensée psychiatrique le recours à la notion de dégénérescence ». Il cite la conclusion de la thèse de Genil-Perrin qui considérait la dégénérescence comme « une théorie déjà périmée il y a plus de trente ans ».

Il ne parvient en revanche pas à trancher dans l’éternelle querelle entre l’inné et l’acquis.

La table des matières recense une discussion autour de la génétique, les évolution de la génétique (gènes), « L’hérédité du fait psychique normal et pathologique » (dont les arriérations) pour conclure sur la « Position actuelle du Problème de l’hérédité en psychiatrie » y compris les « applications à l’eugénique ».

Cette dernière partie commence par ces mots : « Emporté par l’enthousiasme, Guynot écrit dans la conclusion de son traité de l’Hérédité « Il est scandaleux alors que les lois de l’-hérédité permettent d’améliorer les races de bœuf, de chevaux ou cochons, que seule l’humanité continue à se reproduire au hasard comme elle le faisait à l’âge des cavernes » […] L’application de cette reproduction dirigée se heurterait en effet (au dehors de toute discussion morale) à des difficultés pratiques considérables. ». Duchêne se livre ensuite à un commentaire que nous nous permettrons de trouver ambigu sur la loi allemande du 14 juillet 1933 pour la prévention d’une descendance héréditairement malade.

Duchêne semble se positionner en faveur d’un eugénisme apparemment dénué de toute morale.

Rapport de condition

In-4, pleine toile bleue moderne, pièce de titre en maroquin rouge, bords insolés et frottés, Tampon de possession d’un médecin chef à La chartreuse de Dijon, tapuscrit (recto des pages), juillet 1950, 165 pp.

Références bibliographiques

Cette notice s’inspire de la Thèse de doctorat présentée par Emmanuel DELILLE : RESEAUX SAVANTS ET ENJEUX CLASSIFICATOIRES DANS LE TRAITE DE PSYCHIATRIE DE L’ENCYCLOPEDIE MEDICO-CHIRURGICALE (1947-1977) – (https://halshs.archives-ouvertes.fr/tel-01971348/file/Delille%20Thèse%20Atelier%20National%20Reproduction.pdf.)