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NON VENU – Le magnétisme et le somnambulisme devant les corps savants, la cour de Rome et les théologiens.
Lot 9173

NON VENU – Le magnétisme et le somnambulisme devant les corps savants, la cour de Rome et les théologiens.

Estimation : 40 / 80€

Jean Baptiste Abbé LOUBERT, NON VENU – Le magnétisme et le somnambulisme devant les corps savants, la cour de Rome et les théologiens.
Un néophyte du magnétisme dépasse le précurseur Puységur.
Si les arguments religieux sont présents, ils le sont surtout pour justifier certaines manifestations liées au somnambulisme.
Il est fort probable que l’abbé Laubert n’avait pas encore connaissance du livre de Braid (paru un an auparavant) dont pourtant il accompagne les idées novatrices autour de l’hypnotisme. D’autre part, qu’il le connaisse ou non, l’abbé Faria n’est pas cité, précurseur de Braid et dont le personnage a inspiré celui du Comte de Monte Cristo.

Que ce soit purement véridique ou en partie enjolivé, l’abbé Loubert narre que, étudiant en médecine, il assiste par hasard à un cours de magnétisme. C’est également le hasard qu’invoqua Braid, inventeur du mot et véritable introducteur de l’hypnotisme moderne qui déclara avoir assisté à une séance considérée comme semi-charlatanesque de Lafontaine, le magnétiseur suisse.
Affirmant qu’il était vierge de toute connaissance sur le thème avant cet événement, Loubert donne un historique du magnétisme depuis l’aube du mesmérisme, en étant indemne de toutes les participations aux débats de son temps.
Cet ouvrage marque également la période finissante où la religion intervient et influence les débats scientifiques.

L’abbé Laubert passe en revue les rapports des Académies de 1784, Mesmer, le somnambulisme de Puységur, l’électricité animale Pététin, toute l’histoire du fluide et du fluidisme ou encore le rapport de Foissac. Comme obligé, il revient sur la préhistoire du magnétisme au Moyen-Âge et chez les Anciens (Hébreux, Égyptiens, Chinois, Grecs). C’est surtout à la fin de son texte qu’il rejoint les confluences et divergences du magnétisme avec la religion comme par exemple le panthéisme de Charpignon, les travaux de Aubin Gauthier qu’il considère comme apologiste de l’idolâtrie et du panthéisme. Il cite les écrivains religieux ou d’inspiration religieuse qui sont intervenus dans le débat comme l’abbé Fiard, l’abbé Wurtz et l’abbé Frère.
Dans l’appendice et sa conclusion, l’auteur livre ses idées personnelles, il annonce par exemple que le magnétisme est une faculté naturelle, que le magnétiseur et le magnétisé puissent lutter voire annuler leurs propres énergies (en particulier, p. 674, il est difficile de ne pas penser à ce qui sera appelé plus tard contre-transfert : « Il peut y avoir lutte magnétique entre deux personnes, le sujet qui prête à l’action magnétique peut, en restant dans le repos corporel, résister au magnétiseur suivant le degré d’énergie dont il est capable ; il peut même diriger son action magnétique sur lui, et alors il y a lutte entre les deux personnes en présence. Le magnétiseur peur alors remporter la victoire ou être vaincu suivant que l’un ou l’autre jouira d’une puissance plus ou moins grande, ou bien tous deux peuvent, luttant à forces presque égales, éprouver une lassitude plus ou moins profonde chez chaque individu, lassitude qui ne se dissipera qu’au bout de quelques heures, quelques fois même plusieurs jours. »).

Paris, Germer Baillère, Libraire-Editeur, 1844
In-8, demi-chagrin noir frotté, dos à nerfs épidermé, coiffes frottées, signet, quelques rousseurs au sein de l’ouvrage, coins émoussés, 2 ffnch + 702 pp.
Bon état –