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Le Standinge de San Antonio
Lot 2071

Le Standinge de San Antonio

Estimation : 10 / 20€
Année : 1965
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Notre ouvrage comporte 53 dessins en noir et blanc avec rehaut de couleurs de Dubout.

Dubout joue avec un trait fin et incisif ; il utilise la technique du rehaut de couleurs souvent en rouge ou rose, donnant beaucoup de mordant et de contraste aux dessins. Dubout illustre des scènes mondaines, ainsi que des portraits de « type » aristocratique croqués de manière burlesque. Ces dessins sont accompagnés d’une légende sarcastique comme « Espèce de Comte » ou « Espèce de vieux compte ».

Bérurier a courtisé la comtesse Troussal du Trousseau qui lui a reproché ses façons et lui a remis un manuel de bonnes manières afin de refaire son éducation. Pendant ce temps, Matthias, un ancien collègue, prend contact avec San-Antonio : deux élèves de l’école de police de Saint-Cyr où il enseigne ont été tués et lui-même a été victime de deux tentatives de meurtre. Il demande de l’aide à ses collègues parisiens. San-Antonio se rend alors à Saint-Cyr déguisé en élève et fait embaucher Bérurier comme professeur de bonnes manières pour mener l’enquête…

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Auteur

Outre pour les polars « San Antonio », Frédéric Dard utilise son pseudonyme « San Antonio » pour les (neuf) aventures de Bérurier, notamment « Le Standinge selon Bérurier » de 1965, « Béru et ces dames » de 1967, ou encore « Béru-Béru » en 1970. Il parait aux Editions du Fleuve noir, éditeur avec qui Frédéric Dard travaille pour les aventures de San Antonio. Cette collaboration nait d’une découverte « chez un bouquiniste d’un ouvrage en solde publié par un petit éditeur de province et signé San-Antonio. C’était un roman policier rédigé dans une langue fantaisiste, plus gouailleuse et insolente que véritablement argotique. L’ayant lu, Armand de Caro se mit à la recherche de l’auteur (…). Il le persuada qu’il tenait là une veine à exploiter et, en dix ans, fit de San-Antonio l’auteur le plus vendu de l’Edition Française. » (in San-Antonio, L’histoire de France vue par San-Antonio, Fleuve noir).

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Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraindra dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à coeur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).

« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit Bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.

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Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Il se passionnera pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivront des collaborations avec différents magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.

Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et créé 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).

Rapport de condition

Paris, éditions Fleuve Noir, 1965. In-12, relié avec couverture de l’éditeur et illustration couleurs sur le premier et le dernier plat, quelques illustrations en couleurs ou non, sous plastique, 446 pages.