C’est peu avant cet ouvrage, en 1876, qu’apparaît l’expression « sensation du déjà-vu » sous la plume du philosophe Émile Boirac (premier numéro de La Revue philosophique). Notre auteur n’est pas le premier médecin à s’emparer de ce sujet, le premier étant François Léon Arnaud qui aura travaillé à ne pas réduire ce concept à un simple trouble de la mémoire.

L’auteur de ce travail se trouve obligé de classer ses recherches en deux catégories : une première qui lui permet d’envisager ce vécu spécifique (qu’il a détaillé auparavant au début de son texte) en tant que propre à l’individu qui subirait une mécanique interne indépendante de sa volonté, et une seconde catégorie qui prêterait foi aux théories voulant qu’il y ait effectivement reviviscence d’un événement antérieur (l’auteur a d’ailleurs pris la peine de réfuter auparavant les discours concernant des pensées « imaginatives » qui expliquent le phénomène par toutes sortes de communications avec des ancêtres ou autres esprits). L’auteur va rejeter les éléments de la première catégorie et abonder dans le sens de la seconde tout en apportant de nouveaux éléments de compréhension.

Il termine son propos en expliquant que la sensation de déjà-vu est bel et bien une sorte de couac cérébral qui rend impossible la reconnaissance de la nouveauté comme telle, c’est par conséquent une recollection mémorielle sans contenu.

In-8, broché, couverture imprimée d’origine, sous protection plastique, traces de pliures sur les premiers feuillets, envoi « A monsieur le Professeur le Dantec (1 ! janvier 1899) », Bordeaux, Cassignol, 1899, 132 pp.