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NON VENU – Perfectionnement ou dégénération physique et morale de l’espèce humaine
Lot 9165

NON VENU – Perfectionnement ou dégénération physique et morale de l’espèce humaine

Estimation : 30 / 50€

Victor MAQUEL, NON VENU – Perfectionnement ou dégénération physique et morale de l’espèce humaine
La théorie de la dégénérescence ou théorie de l’hérédité-dégénérescence est une théorie née au xixe siècle, d’abord formulée par Bénédict Augustin Morel en 1857, puis révisée par Valentin Magnan en 1887. Selon cette théorie, l’origine des maladies mentales est héréditaire, traduisant la transmission d’un terrain « taré » d’une génération à l’autre, avec une aggravation de génération en génération. Cette théorie, d’abord appliquée à la folie et à l’alcoolisme, s’étend à de nombreux domaines comme ceux de la sexualité et des maladies vénériennes, ou encore dans les œuvres du criminologiste Cesare Lombroso, qui voyait dans la criminalité un atavisme héréditaire. L’idée de dégénérescence va imprégner durablement les conceptions médicales et hygiénistes. Dans ce cadre, la plupart des pathologies liées aux conditions sociales d’existence sont susceptibles de se transmettre héréditairement, mettant en péril la famille, la société, voire la « race » elle-même. Cette théorie diffuse dans les milieux intellectuels, artistiques et littéraires, en participant à un sentiment de décadence dit esprit fin de siècle. La saga Les Rougon-Macquart d’Émile Zola par exemple, s’en inspire directement, et ces thèses sont particulièrement développées dans le dernier roman de la saga : Le Docteur Pascal, 20e et dernier volume des Rougon-Macquart, paru en 1893.

« Vous êtes bon, vous êtes beau sans doute, vous êtes robuste peut-être… mais regardez les autres !!! Tous ces grotesques, tous ces avortons, ces malingres ne devraient-ils pas être mieux ? Tous ces êtres avides, haineux, ou orgueilleux, ne pourraient-il pas être meilleurs ? » Le ton est donné dès les toutes premières lignes de cet ouvrage : chacun est invité à se comparer aux autres (ainsi qu’aux animaux), à les juger et à entrainer tout le monde dans une voie d’eugénisme humain. Au travers du choix de ses vêtements, de sa vie de couple, de son alimentation et de son travail physique et intellectuel – préconisés par l’auteur – chacun doit pouvoir améliorer et allonger sa vie, en plus de celle de ses descendants. En effet, la pensée de l’auteur, en plus de cet eugénisme, est emprunte de la théorie de la dégénérescence alors en plein essor et selon lui, il serait possible de casser la chaine de reproduction des problèmes héréditaires en changeant de qualité de vie.

Paris, Desloges, 1860
Relié, demi-percaline bleue, plats marbrés bleus, 252 pages.
Frontispice gravé représentant Adam et Eve.
Édition originale. Très rare
Rousseurs éparses.
Exemplaire en voie de dérèglement.
Bon état. –