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Plaidoyers et discours
Lot 1128

Plaidoyers et discours

Estimation : 80 / 120€
Année : 1881
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Alphonse Gabriel Victor Paillet, avocat célèbre de la première moitié du 19e siècle est mort en pleine plaidoirie. Il est connu pour avoir plaidé dans de très célèbres (à l’époque) affaires : Papavoine, Fieschi, Lafarge, Seguin, Quenisset, Mortier, Masonneuve, Firmin Didot Frères, des 3 ponts, etc. Affaires largement documentées dans notre ouvrage (discours de Maître Paillet). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages de droit : Manuel de droit français (1812), Législation et jurisprudence des successions (1816), Droit public français (1822). Son nom reste gravée dans la mémoire collective pour avoir pris la défense de Marie-Fortunée Cappelle (Marie Lafarge), veuve de Charles Pouch-Lafarge, accusée d’empoisonnement sur la personne de son mari, devant la cour d’assises de la Corrèze (septembre 1840). Certaines sources, évoquées dès l’époque du procès, font d’elle la supposée arrière-petite-fille de Philippe Égalité, et de Félicité de Genlis. Cette ascendance supposée aura une influence considérable lors de son procès, qui a lieu durant la Monarchie de Juillet et le règne de Louis-Philippe, fils légitime de Philippe Égalité. La presse, que le pouvoir avait muselée par les lois de septembre 1835, allait s’empresser de dénoncer cette « bâtarde orléaniste devenue empoisonneuse », et cela aurait pu faire vaciller le trône. Cette filiation royale est notamment représentée par un aristocrate britannique, Charles Strickland Standish (1790-1863), Lord of the Manor of Standish, gendre de Rose Henriette Péronne de Sercey (1770-1849), la nièce de Félicité de Genlisnote 1. Charles Standish de par son alliance, est un intime de la famille d’Orléans,et il est l’hôte de la famille de Marie Lafarge à Villers-Hélon. Il décide de se rendre à la prison de Montpellier où est détenue Marie Lafarge mais le préfet lui refuse le droit de visite. Marie Lafarge a bénéficié d’une grâce présidentielle de la part du prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, peu de temps avant sa mort, survenue en 1852. L’histoire : Recherchant l’amour romantique, elle décline toutes les propositions de mariage. Elle avait pourtant envisagé de se fiancer avec le comte Charles Charpentier, mais l’homme ne semble pas prendre le mariage avec celle-ci de façon sérieuse. Selon l’ouvrage Les grandes affaires criminelles, publié par les éditions Courtille, Marie Lafarge fit connaissance du jeune Denis Guyot dont elle apprécie la prestance et l’élégance et avec qui elle entretiendra une liaison purement épistolaire, mais le jeune bourgeois ne semblant pas pressé de se marier avec Marie, l’oncle Garat demande de mettre fin à cette relation ce qui sera fait. Plus tard, apprenant l’arrestation et la condamnation de la jeune femme, celui-ci se suicidera. À vingt-trois ans, par l’entremise de son oncle le baron Garat, gouverneur de la Banque de France, qui a contacté une agence matrimoniale, Marie Fortunée Capelle fait la connaissance d’un entrepreneur originaire de Corrèze en voyage d’affaires à Paris, Charles Pouch-Lafarge, dit «Charles Lafarge », de cinq ans son aîné, maître de forges au Glandier, dans la commune de Beyssac dont il est également le maire. Lors de l’entrevue, Charles et Marie présentèrent leurs garanties et leurs bonnes mœurs, puis dans la plus totale précipitation, le mariage est célébré le 11 août 1839 en la cathédrale Notre-Dame de Paris10. Croulant sous les difficultés financières, Charles Lafarge sait qu’en l’épousant, il recevra une dot de 80 000 francs-or qui lui permettra d’éviter la faillite14. Toujours présenté comme un « brave homme, mais un peu bourru », il aurait été en fait un personnage vil et corrompu, rongé par la violence et sujet à des crises d’épilepsie. Emma Pontier, cousine germaine de Charles Pouch-Lafarge, rapporte que la situation financière de ce dernier était connue de tout le pays : « Il devait essayer un nouvel emprunt, trouver un mariage d’argent à faire ou ne plus revenir. »Le lendemain de la cérémonie, les jeunes époux quittent Paris pour rejoindre le département de la Corrèze et arrivent à Beyssac le 15 août 1839. Pour Marie Lafarge, c’est la déception lorsqu’elle contemple sa nouvelle demeure et ses environs : le changement est radical entre sa vie au château de Busagny (actuel collège Saint-Stanislas) à Osny et celui des récits relatés par son mari qui lui a fait croire qu’il est le propriétaire du château de Pompadour à Arnac-Pompadour. En réalité, Marie découvre que sa nouvelle demeure du Glandier est une vieille masure délabrée, infestée de rats, dont les paysans des alentours déclarent qu’elle serait hantée. Le Glandier est en réalité une ancienne chartreuse fondée en 1219, à la suite d’une donation d’Archambaud VI de Comborn, en expiation d’un crime. Le monastère fut soutenu au cours des siècles par de nombreux bienfaiteurs. Confisquée et saccagée lors de la Révolution, la propriété est acquise en 1817 par la famille Lafarge, qui y installe en aval de la petite rivière qui la borde une forge industrielle en 1834. Quelque temps après le procès, les Chartreux rachèteront la propriété à la famille Lafarge en 1860 et rebâtiront le monastère qui abrite depuis la fin des années 1960 un centre de soins et d’hébergement accueillant des personnes handicapés mentales. Désespérée, Marie Lafarge se retranche dans sa chambre et écrit une lettre à son époux, dans laquelle elle le supplie de la laisser partir, quitte à ce qu’il conserve la dot, et menace même de mettre fin à ses jours. Devant le refus de Charles Lafarge, elle fait dans un premier temps contre mauvaise fortune bon cœur et prend la maison en main, tandis que Lafarge cherche par tous les moyens à se procurer de l’argent. Revenue à de meilleurs sentiments envers son mari, elle lui adresse même des lettres d’amour enflammées. Ce dernier, touché par son geste, fait un testament en sa faveur, lui léguant tous ses biens. Marie Lafarge fait acte de réciprocité sans se douter que son mari a refait dans la foulée un testament en faveur de sa mère et de sa sœur. En novembre 1839, Charles Lafarge part de nouveau pour Paris en voyage d’affaires afin de tenter de régler ses problèmes financiers en déposant un brevet d’invention d’un procédé qu’il a mis au point et qui permet de diminuer les frais de chauffage dans la fabrication du fer. Il s’installe à l’hôtel de l’Univers, 79, rue Sainte-Anne, pour un séjour qui doit être long. Durant son absence, Marie Lafarge écrit à la pharmacie Eyssartier d’Uzerche afin de se procurer de la mort aux rats, car selon ses propres déclarations, l’ancienne chartreuse est infestée par les rongeurs. C’est l’un des domestiques, Denis Barbier, petit escroc parisien rencontré à Paris par Charles Lafarge, qui est chargé d’aller récupérer le produit. Barbier est en fait un homme-clé dans l’affaire car c’est lui qui lancera la thèse de l’empoisonnement. Marie Lafarge demande également à la cuisinière de confectionner des gâteaux afin de les envoyer à son mari, accompagnés de son portrait. Après un voyage de quatre jours en diligence, le 18 décembre 1839, les pâtisseries, faites avec du lait non pasteurisé arrivent à destination. Le jour même, le baron Lafarge tombe gravement malade. Il reste alité toute la journée, pris de nombreux vomissements et de migraines. Il décide alors d’écourter son séjour et de rentrer à Beyssac. Il arrive au Glandier le 3 janvier 1840, et fait venir le jour même le médecin de famille qui diagnostique une banale angine. Il est contraint de garder le lit et sa femme entreprend de le soigner en lui faisant ingurgiter du lait de poule. Dans le même temps, elle envoie de nouveau une lettre à M. Eyssartier, le pharmacien d’Uzerche, afin d’obtenir une fois de plus de la mort aux rats. L’état de Charles Lafarge s’aggrave brusquement et le médecin rappelé à son chevet reste impuissant. Il meurt, dans d’atroces souffrances onze jours après son retour, le 14 janvier 1840 à 6 heures du matin. La mère du défunt fait alors courir le bruit que sa belle-fille a empoisonné son fils et prévient le procureur du Roi. Une instruction est ouverte. Le 16 janvier 1840, l’autopsie du défunt est pratiquée mais elle ne révèle rien de particulier. Des organes sont cependant prélevés pour être soumis à expertise ultérieure. Le lendemain du décès, la gendarmerie perquisitionne et découvre de l’arsenic partout : sur les meubles, les aliments, de la cave au grenier. Sur les quinze analyses toxicologiques effectuées sur le corps de Charles Lafarge, les médecins de l’époque ne trouvent qu’une seule fois la présence « d’une trace minime d’arsenic ». Le matin du 23 janvier 1840, le brigadier Magne et le gendarme Déon (selon Gilles Castroviejo), ou Léon (selon Laure Adler), procèdent à l’arrestation de Marie Capelle-Lafarge, à son domicile de Glandier afin de l’emmener à la maison d’arrêt de Brive. Le 31 janvier 1840, Jacques Antoine Desrote, commissaire de police de la ville de Paris, procède à la perquisition de l’appartement de Charles Pouch-Lafarge à Paris, afin de rechercher d’éventuels fragments de gâteaux, mais aucun élément suspect n’est retrouvé… (in wiki).

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Rapport de condition

Deux volumes In-8, demi-chagrin noir, coiffes très frottées et mors fendus sur les parties supérieures et inférieures, coins émoussés, un bord du premier volume accidenté, Paris, Billard, 1881, LV + 376 pp. ; pagination continue, volume II numéroté de 377 à 762 pp.